Poésie d'amour du Moyen Age allemand
An edition of Poésie d'amour du Moyen Age allemand (2001)
von dener annika
By Danielle Buschinger,Jean Fourquet
Publish Date
2001
Publisher
Centre d'études médiévales - Université de Picardie
Language
fre
Pages
96
Description:
"La magie est le propre de l'homme : personne n'a jamais prétendu voir un animal se livrer à des conjurations afin de modifier l'ordre des choses. Cependant, si la pratique magique est inhérente à l'ensemble des sociétés humaines, ses modalités sont exceptionnellement diverses, en dépit d'un certain nombre d'invariants - au nombre desquels appartiennent la certitude qu'existent des forces ou des pouvoirs capables de court-circuiter les règles de la nature, et la conviction qu'un certain nombre d'hommes et de femmes sont capables de les maîtriser ou de les manier. Il se trouve que dans le monde occidental, la religion officielle que fut le christianisme pendant plus d'un millénaire a initié deux développements parallèles à partir du tronc commun magique : d'une part la sorcellerie, inévitablement liée à la figure du Diable et à la hantise de l'hérésie, de l'autre la féerie, sorte de tentative à demi réussie pour ouvrir une porte de sortie autre que démoniaque au personnel surnaturel hérité du monde antique et polythéiste. Pendant quelques siècles, entre le XIIe et le XVe, une sorte d'équilibre s'est créé, entre une magie .savante pratiquée par des clercs à la pointe du progrès, une magie populaire, perçue vaguement comme répréhensible et sans doute démoniaque, mais trop commune et naturelle pour être effectivement condamnée, et une croyance tacite, en partie absorbée par l'imaginaire littéraire en un univers parallèle peuplé de créatures plus ou moins semblables aux humains et dotées de pouvoirs merveilleux. Cette harmonie douteuse se rompt à partir de la fin du XVe siècle pour des raisons que l'on n'est jamais vraiment parvenu à élucider, en dépit des multiples théories avancées : alors- même que -ce que l'on appelle LA "Renaissance" - en oubliant qu'il y en a déjà eu au moins deux - voit le triomphe de la magie savante, la chasse aux sorcières se déclenche avec une virulence redoutable dans les régions les plus instables de l'Europe, balayant avec elles un monde de Féerie identifié de façon simpliste au royaume des démons. La fin du monde ne s'étant décidément pas produite, le temps des bûchers finit par passer, et le plus grand danger qui menace désormais les praticiens de l'art d'ingremance est le scepticisme des Lumières, qui range dans le même panier la foi en Dieu ou en ses saints, l'adoration du Diable, les "contes de fées" vains et plaisants, et les croyances de tout poil en un univers surnaturel où les règles communes ne s'exercent plus. "Désenchantement du monde" plus radical peut-être que celui que prône Martin Luther. La magie fait retour cependant, comme elle l'a toujours fait : sous le masque des sciences nouvelles dont s'entichent le XVIIIe et encore, à sa façon, le XIXe siècle, sous la défroque de la sorcellerie populaire enracinée dans un monde rural où rares sont les villages qui n'ont pas leur famille de sorciers héréditaires en possession de leur grimoire, derrière les silhouettes de l'extra-terrestre ou du mutant qui remplacent la fée. En attendant son essor foudroyant à la fin du XXe siècle, quand la quête existentielle se joint à l'aspiration à une spiritualité "alternative" et au goût pour la littérature "de l'imaginaire" pour réactiver le continuum magique - de l'Âge d'Aquarius à Harry Potter."--Page 4 of cover.
subjects: German poetry, German Love poetry, Tristan (Legendary character) in literature, Congresses, Iseult (Legendary character) in literature, Tristan (Legendary character), Romances, History and criticism, Iseult (Legendary character), Arthurian romances, Magic in literature, Witchcraft in literature, Supernatural in literature, Magic, Witchcraft, Supernatural, Medieval Literature, Themes, motives